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Diderot, tome 1 :
Philosophie DIDEROT y vit d'abord un " traité d'un athéisme
très frais et très vigoureux ". Mais il ne tarda pas à s'en détourner avec
effroi.
Ce texte-là, décidément, allait trop loin. Vouloir brûler tous les
livres, " afin que les hommes ne puissent retomber dans leurs anciens
égarements ", rêver d'abandonner les oeuvres d'art, annoncer un temps
d'après les sciences, où hommes et femmes dormiront pêle-mêle dans la
paille, enfin débarrassés du souci de savoir quoi ou qui leur appartient...,
voilà qui ne correspond guère à l'image que les Lumières se faisaient du
progrès !
Dans cette vision d'un monde où les lois seraient dissoutes, où la vie
passerait, simplement, par les humains, enfin devenus des animaux sans
histoire, pauvres en langue, presque dépourvus d'industrie, il y avait de
quoi effaroucher les encyclopédistes. Ce fut le cas. Pas seulement Diderot.
Helvétius, d'Alembert, Voltaire, et même Rousseau jugèrent irrecevables,
excessives ou scandaleuses les spéculations de Dom Deschamps.
Editeur : Robert Laffont |
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